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  • Doit-on acheter des mauvais disques pour la bonne cause ?

    Un tremblement de terre sur Haiti le 12, trente chanteurs, chanteuses et un Michel Drucker tout en compassion en T-shirt siglé le 15, et le disque qui sort dans la foulée ! Ce ne tient plus de la réaction mais plutôt du réflexe, le monde va mal, on peut pas faire grand chose, mais au moins on va chanter pour la bonne cause à en faire péter les murs du studio.

     

    L'exercice n'est d'ailleurs pas vraiment une chanson, c'est plus un hymne, un lavage de cerveau tout en sucre, la Marseillaise et l'Internationale réunies pour la charité. La musique: y'en a pas, les chanteurs: miséricorde de supermarché et rimes en toc (Grand Corps Malade en pleine forme), emballé c'est pesé courez tous acheter le single qui va sauver Haïti. Dans les années 80, Renaud et ses amis chantaient que l'Ethiopie mourrait peu à peu en beuglant "C'est beaucoup et c'est bien peu, c'est bien peuuuuuuuuu". Et bien non, pour qui aime un tout petit peu la musique, ce n'est pas beaucoup de sortir un disque comme ça, c'est juste indigne. Comment s'étonner du peu de considération de la population pour l'art musical quand ceux qui sont sensés le défendre sont prêts à mettre sur le marché de telles médiocrités serait-ce pour la bonne cause ? Haïti se désolait avant le seisme, dans six mois tout le monde aura oublié ce qui s'est passé, si ce pays a besoin d'aide ce n'est pas ponctuellement.

    Mais la musique est maintenant un produit. Horriblement commun, bradé, banal. Seulement pour moi, la musique est plus qu'un prétexte qui permet à la fois de se donner bonne conscience et de montrer sa tronche (salut Ophélie, tu vas bien ? Ca faisait un bail !), quitte à faire une action symbolique, la prochaine fois, ne la mêlez pas à ça, ou alors, faites le bien.

  • Album jazz : Chris Lightcap Quartet - Big Mouth

    jazz3.JPGUn des disques les plus free parus sur le label. Il faut dire que la section rythmique composée du contrebassiste Chris Lightcap et du batteur Gerald Cleaver est habituée de la scène post-free qui gravite autour du Vision Festival et du label Thirsty Ear (ils complétaient par exemple le trio du pianiste Craig Taborn sur son beau Light Made Lighter chez Thirsty Ear en 2001).

    Le quartet met aussi à l'honneur deux saxophonistes ténor qui avancent constamment sur la crête entre free et mainstream : Bill McHenry et surtout Tony Malaby.