Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique 4 the masses

  • Chroniques albums jazz

     

    Comme annoncé dans ma note sur le récent disque de Guillermo Klein, voici un petit aperçu de quelques unes des productions les plus intéressantes à mon goût du label espagnol Fresh Sound New Talent qui documente de manière assez fournie la nouvelle scène jazz new-yorkaise. Il n'y a en soi pas d'unité stylistique entre ces différents disques. Leur seul point commun est de s'inscrire dans une démarche mainstream, partant de l'héritage du jazz moderne des années 50-60 (Miles, Monk, Mingus, Coltrane, Shorter...) en le confrontant à leurs univers propres (folklores, pop-rock, soul, etc.) et en cherchant avant tout une écriture purement jazz. De plus, la plupart des musiciens ont une trentaine d'années et jouent souvent dans différents projets, ce qui permet de tisser une sorte de toile générationnelle qui fait émerger une nouvelle identité sonore pour la Grosse Pomme. Enfin, en France, le label est distribué par Abeille Musique.

    album de Joe Martin : Passage, 2002


    Dans un genre proche de celui de Matt Penman, on doit également ce disque à un contrebassiste. Le quartet qui officie ici est complété par Mark Turner au sax ténor, sorte de grand frère de cette génération, ainsi que Kevin Hays au piano, qu'on a pu entendre auprès de Chris Potter récemment, et Jorge Rossy à la batterie. La musique oscille entre ballades et morceaux au rythme plus enlevé qui servent de bande son à la vie urbaine du New York contemporain.

  • Avis sur les de The New Talent Jazz Orchestra et Ron Horton

    The New Talent Jazz Orchestra : The Sound of New York Jazz Underground, 2004


    Un titre assez ronflant pour ce double album qui cherche avant tout à dresser un premier bilan. Ce disque porte en effet le n°200 de FSNT. Pour l'occasion, de nombreux musiciens qui enregistrent régulièrement pour lui se sont réunis l'année dernière pour enregistrer 16 morceaux en grande formation : 8 originaux et 8 reprises (Coltrane, Shorter, mais aussi... Aphex Twin comme en témoigne la radioblog). Quelques très bons moments sur ce disque qui peut être une introduction intéressante à cette nouvelle scène jazz new-yorkaise, même si personnellement je lui préfère certains des disques présentés ci-dessus.

    Ron Horton : Subtextures, 2003


    Un autre trompettiste à découvrir absolument. Il est de la trempe d'un Dave Douglas. Entendu tout d'abord auprès d'Andrew Hill dans ses disques pour Palmetto (en sextet et en big band), le voici à la tête d'un quartet aventureux avec Frank Kimbrough au piano, Ben Allison à la contrebasse et Matt Wilson à la batterie. Le disque s'ouvre d'ailleurs sur une composition d'Andrew Hill, peut-être le pianiste post-monkien le plus essentiel, avant de poursuivre par des morceaux signés Horton, ainsi qu'une relecture d'un morceau d'Olivier Messiaen et d'une étude de Chopin. Un disque à la fois dynamique et hors des sentiers battus.

     

     

  • Chronique de 2 albums de Marcus Strickland et Robert Glasper

    Marcus Strickland : Brotherhood, 2003


    Un jeune saxophoniste plein de soul et de funk, ici en quartet, pour un disque à la tonalité très urbaine. Il prolonge en quelques sortes l'esthétique hard bop développée sur le label Blue Note dans les années 60. Sur ce disque brille également le pianiste Robert Glasper au swing très contagieux, toujours plein d'un groove aussi brillant que prenant. Le groupe est complété par le contrebassiste Brandon Owens et par le frère du leader, E.J. Strickland, à la batterie.

    Robert Glasper : Mood, 2003


    Le pianiste de Marcus Strickland à la tête de son propre trio. J'ai acheté ce disque sur un coup de coeur après avoir entendu sa reprise pleine de feeling du Maiden Voyage de Herbie Hancock sur TSF, avec le chanteur de nu-soul Bilal qui murmure la mélodie plus qu'il ne la chante. Le reste du disque est aussi excellent, ce qui en fait l'un des tous meilleurs parus sur FSNT à mon sens. Glasper est par ailleurs la toute dernière recrue de Blue Note. On attend maintenant avec impatience ses débuts pour le label mythique.

  • Metallica : “Death Magnetic”, l’album de la rédemption

    Metallica : « Death Magnetic »

     

    Metal


    Enfin ! Longtemps égaré dans d’improbables recherches stylistiques, le groupe de San Francisco a retrouvé son identité et, partant, la recette d’un véritable album de Metallica : de longues chansons épiques gorgées de guitares, riffs implacables et soli tranchants, des paroles sur l’aliénation, les ténèbres, la mort et la rédemption perso, et nulle bluette bidon.

    Après le relatif plantage du confus « St Anger » saturé de batterie, en 2003, les Metallica ont donné congé à leur vieux producteur Bob Rock et se sont tournés vers le Midas de la production metalisée, Rick Rubin, afin qu’il les aide à reprendre le droit chemin. Rubin a encouragé ses clients à retourner à la férocité complexe de « And Justice For All » sur de nouvelles chansons dotées du même impact commercial instantané que celles du « Black Album ». A l’arrivée, la réussite est totale. Le chanteur James Hetfield et le lead guitariste Kirk Hammett en particulier s’avèrent particulièrement motivés et convaincants. Autrement dit, Metallica a progressé en retournant à ses racines, qu’il a transcendées par son savoir-faire et son expérience. Des sommets ? Trop nombreux pour les citer. « Death Magnetic » n’a pas (encore ?) son pareil cette année: un CD tous-terrains, conçu pour plaire aux fans comme aux curieux, qui le deviendront vite.  

    Artiste : Metallica

    Album : « Death Magnetic »

    Label : Mercury ( Dist.Universal)

    Bon je serais plus tranché : pour moi le dernier album de metallica était le Black Album, après c’est le déclin. Ce nouvel album revient un peu des enfers. Musicalement, on retrouve les origines certes mais sans inspiration. Je ne supporte pas le chant, on dirait que Hetfield a perdu toute sa puissance, son énergie, sa rage. Il essaie de chanter au lieu de crier ! Bref, c’est sur la bonne voix mais je l’écouterais pas en boucle comme …And Justice for all ou d’autres.

  • Avis sur Crystal Castles : « Crystal Castles »

    L'electro trash dans une version parmi les plus extrêmes du moment. Sachant que la surenchère est toujours possible, mais qu'après Crystal Castles, ce sera durde faire plus. Très dur. Dur comme cette musique brutale, physique, éprouvante parfois, que fabrique ce duo originaire de Toronto. Alice Glass et Ethan Kath arrivent au monde en convoquant un maelström d'influences héritées de leur passé noisy(elle) et metal(lui). Pourtant, le disque laisse passer la lumière.

    DECOUVREZ CRYSTAL CASTLES AVEC « ALICE PRACTICE » ET « XXZXCZX ME »

    EXTRAITS DE LEUR DERNIER ALBUM « CRYSTAL CASTLES »

    LES VIDEOS SONT EN BAS DE PAGE !

     

    Pour une arrivée en fanfare, c'est plutôt réussi, ma foi. Les deux jeunes canadiens ont pour tout sauf-conduit une batterie de remixes de Bloc Party, une solide complicité avec The Klaxons et surtout un gros buzz sur myspace. C'est tout. Et puis voilà cet album, qui les impose dans l'univers bien encombré de l'electro comme des trublions de bon aloi. Les chansons liées les unes aux autres par des boucles soûlantes- au bon sens du mot- coulent, s'enchevêtrent, se télescopent vigoureusement sur des tempos qui jouent avec nos nerfs. Comme la voix de Alice, une voix qui lorsqu'elle nous alerte (« Alice Practice », « Xxzxcuzx Me ») semble en même temps hurler « A l'aide! ». Là, la jeune femme lâche ses tripes sur de délirants tapis synthétiques comme la bande son d'un vieux jeu vidéo détraqué.Et même quand la furie retombe, on reste submergé de ces sonorités traquées sur des consoles Nintendo. Des titres comme « Good Time », « Magic Spells » ou l'entêtant « Untrust Us » au début du CD ouvrent des horizons moins blêmes. Comme si les deux jeunes loups se déguisaient alors en mères grands, pour mieux nous atteindre. Et de douces dissonances (« Crimewave ») en quasi tube disco (« Courtship Dating ») les Crystal Castles tissent ainsi une toile prédatrice, dans laquelle on se surprend à sombrer. Avec délices.

     

  • Chroniques jazz

    Joe Martin : Passage, 2002
    Dans un genre proche de celui de Matt Penman, on doit également ce disque à un contrebassiste. Le quartet qui officie ici est complété par Mark Turner au sax ténor, sorte de grand frère de cette génération, ainsi que Kevin Hays au piano, qu'on a pu entendre auprès de Chris Potter récemment, et Jorge Rossy à la batterie. La musique oscille entre ballades et morceaux au rythme plus enlevé qui servent de bande son à la vie urbaine du New York contemporain.

    The New Talent Jazz Orchestra : The Sound of New York Jazz Underground, 2004
    Un titre assez ronflant pour ce double album qui cherche avant tout à dresser un premier bilan. Ce disque porte en effet le n°200 de FSNT. Pour l'occasion, de nombreux musiciens qui enregistrent régulièrement pour lui se sont réunis l'année dernière pour enregistrer 16 morceaux en grande formation : 8 originaux et 8 reprises (Coltrane, Shorter, mais aussi... Aphex Twin comme en témoigne la radioblog). Quelques très bons moments sur ce disque qui peut être une introduction intéressante à cette nouvelle scène jazz new-yorkaise, même si personnellement je lui préfère certains des disques présentés ci-dessus.

     

  • Miles Davis - Kind Of Blue - fin

    Le son est clair et pur. Davis souffle doucement, époussette notre âme grise, fait de la place, emplit nos poumons d’un air nouveau. L’Homme n’a pas été fort avant ce moment précis. Miles ne nous enfonce pas dans un enfer sans nom, il nous ouvre les portes d’un ciel où tout peut être réinventé. Coltrane nous y attend et prend la relève. Le son puissant réveille et revigore nos entrailles poisseuses. Un rai de lumière envahit notre âme et la chauffe doucement jusqu’à ce que vie et beauté y retrouvent un foyer confortable. Nulle cathédrale ne fut un jour plus lumineuse et belle que celle-ci. Cannonball Aderley vient y poser un peu de légèreté. La malice de ces lignes mélodiques éclairées de la lumière précédente et de la fraîcheur initiale aboutit à la construction d’un paradis accessible et terrestre. Ses investigateurs célestes se chargent de détruire tout mysticisme sordide dont seraient capables des âmes trop faibles en nommant ce paradis perdu « So What », un brin provocateurs, ou simplement réalistes.

    Après l’apothéose qui précède, le contraste nous saisit et l’atmosphère retombe. Les portes d’un paradis terrestre étaient entrouvertes mais nous voilà pourtant au beau milieu d’une banalité quasi consternante. Le temps a repris son cours et l’Assassin semble être parti en pause. Reste que ses acolytes n’en démordent pas. L’Histoire est de retour accompagnées des superstitions fallacieuses des conventions en vigueur. Tel L’Enfer de Sartre, il semblerait que l’éternité banale et molle s’étende à nos pieds. Le décors est palpable et beau, mais d’une incroyable conventionnalité. L’establishement contre-attaque à grand renforts de lumières crues. Nous voilà transportés dans un hall d’hôtel ou d’immeuble bondé. L’instant d’avant, la vie semblait trouver un sens mais voilà que nous nous réveillons au beau milieu de l’Humanité et de ses attributs les plus plats. Nous voguons, happés par les mouvements de foule dans l’espoir que l’apparition, cette trompette perçante, refasse surface tout en n’ayant aucun autre moyen de la provoquer que d’attendre. Nous avançons jusqu’à la salle de bal. Là, un piano solitaire résonne sans que personne n’en joue. L’apparition sur-réaliste semble nous ramener sur les chemins divins initialement entrepris. Un cri perçant déchire le temps, la lumière tombe subitement, des nuées de pluie suintent doucement et nous voilà en tête à tête avec Lui. La peur qui trouvait sa lie dans l’anticipation s’est ici évaporée dans la déception précédente et notre garde est abaissée.

    Pourtant, c’est l’évidence inéluctable de la solitude humaine face au jugement dernier qui nous est ici exposée. Lumière et chuintements s’enchevêtrent dans cette constatation effarante de mélancolie. Bleu et vert se mélangent dans l’atmosphère douce humide. Si notre solitude nous apparaît désormais si clairement, c’est qu’elle est mise en exergue par la complémentarité lascive de ces hommes du passé.

     

  • Chroniques albums jazz

    Comme annoncé dans ma note sur le récent disque de Guillermo Klein, voici un petit aperçu de quelques unes des productions les plus intéressantes à mon goût du label espagnol Fresh Sound New Talent qui documente de manière assez fournie la nouvelle scène jazz new-yorkaise. Il n'y a en soi pas d'unité stylistique entre ces différents disques. Leur seul point commun est de s'inscrire dans une démarche mainstream, partant de l'héritage du jazz moderne des années 50-60 (Miles, Monk, Mingus, Coltrane, Shorter...) en le confrontant à leurs univers propres (folklores, pop-rock, soul, etc.) et en cherchant avant tout une écriture purement jazz.

    De plus, la plupart des musiciens ont une trentaine d'années et jouent souvent dans différents projets, ce qui permet de tisser une sorte de toile générationnelle qui fait émerger une nouvelle identité sonore pour la Grosse Pomme. Enfin, en France, le label est distribué par Abeille Musique.