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  • Iggy Pop : No shit

    pop.JPGJe me souviens de l'Avenue B d'Iggy Pop, sorti il y a dix ans, à l'automne 1999, cet automne si étrange. Un disque surprenant pour l'iguane, tout en introspection, en confidences, très acoustique, aux antipodes de ses productions habituelles. Ca en fait son meilleur album depuis The Idiot. Les deux seuls albums d'Iggy Pop qu'on écoute encore, avec Lust for life de temps en temps. Mais les autres... Sur la pochette on y voyait son visage émacié, cabossé par la vie.

    Je me souviens que le disque est caviardé de passages en spoken words assez étonnants, comme No shit, le morceau d'ouverture, où Iggy, sur le ton de la confidence, avec sa voix grâve, nous parle de son âge. L'hiver de ses cinquante ans, l'urgence d'en profiter, avant qu'il ne soit trop tard. Qu'il est devenu plus "bookish" et le terme anglais est tellement plus joli que le livresque français.
    Est-ce qu'on imaginait, il y a dix ans, ce qu'on est maintenant ? La cinquantaine paraissait encore bien loin, on pensait heureusement.

    Je me souviens avoir été impressionné par ce texte et sa volonté de trouver un équilibre entre la joie, et la dignité, sur la fin de sa vie. A tel point qu'on s'est dit que ça devait être une voie à suivre, presque avec une naïveté d'adolescent, puisqu'on venait de décider d'être soi-même, après toutes ces années, il était temps.

    Dix ans plus tard, on ne sait pas vraiment, où on en est, par rapport à la joie et la dignité, mais peut être pas si loin que ça. I didn't want to take any more shit, not from anybody, on s'était dit que ça serait pas mal aussi. On n'avait jamais été doué de ce coté là.

    Dix ans plus tard on en sourit encore d'avoir transformé Iggy Pop en philosophe des temps modernes. Ca n'était pas très sérieux mais ça participait à la notion de joie. Ce n'était déjà pas si mal.