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  • Giovanni Mirabassi - Prima O Poi

    prima.JPGSketch est mort, vive Minium ! Je me faisais l'écho, en février dernier, de la disparition du label Sketch, qui était pourtant devenu en à peine cinq ans une référence dans la jazzosphère hexagonale. Et bien il semblerait que le label renaisse de ses cendres aujourd'hui, sous un nouveau nom. Même design des pochettes et des notes de livret, même qualité sonore des enregistrements, et même artistes produits. Minium ressemble comme deux gouttes d'eau - jusque dans son site internet - à son grand frère trop tôt disparu.

    La première référence de ce nouveau label est le nouveau disque du pianiste italien installé à Paris, Giovanni Mirabassi. Après trois albums parus chez Sketch, on est ainsi dans la continuité logique. Pour l'occasion, Mirabassi alterne les pièces en trio avec le contrebassiste Gildas Boclé et le batteur Louis Moutin et celles en quartet avec son compatriote Flavio Boltro à la trompette en plus. On retrouve ce qui fait la caractéristique première du pianiste : il est un formidable chanteur. Non qu'il s'accompagne de la voix, mais il a une capacité inouie à faire "chanter" la mélodie au piano grâce à un lyrisme parfaitement maîtrisé entre tradition romantique et sens du swing. A travers une collection de dix thèmes - huit compositions originales, une reprise du Brésilien Egberto Gismonti, et un morceau tiré de la bande originale du film Le château ambulant de Miyazaki - Giovanni Mirabassi nous entraîne au pays de la belle mélodie. J'ai beau être une sorte de free-addict, je ne peux pas y résister.

    En plus, les climats rythmiques et harmoniques sont encore plus variés qu'à l'accoutumée. On a ainsi droit cette fois-ci à quelques titres au parfum très funky, notamment sur les morceaux où Flavio Boltro intervient. D'autres morceaux rendent un bel hommage à l'esthétique sonore ECM dans ce qu'elle peut avoir de meilleur (influence de Chick Corea ou de Keith Jarrett). Et, toujours, un grand sentiment ludique s'échappe du jeu de Mirabassi. On entend le plaisir pris par les musiciens à dérouler ainsi d'aussi belles chansons. Un plaisir qu'on ne peut alors que partager. Le genre de disque dont on n'est pas près de se lasser.

    J'ai ajouté deux extraits de Prima O Poi dans la radioblog (l'un en trio, l'autre en quartet), ainsi que deux morceaux tirés des deux premiers disques de Mirabassi : une reprise de la chanson de Léo Ferré Je chante pour passer le temps (sur un poème d'Aragon) tirée de son album solo Avanti, et un morceau en trio tiré de son tout premier disque, Architectures.

     

    Giovanni Mirabassi : Prima O Poi, Minium, 2005