La rencontre de ces trois musiciens est aussi exceptionnelle que prévu.
Le côté animal du batteur réveille la lionne rock, presque punk qui sommeille dans les entrailles de Nathalie Natiembé, alors que le violoncelle de Vincent Segal sublime sa sensibilité, sa voix faite de puissance et de soleil.
Un pur moment de plaisir et d'écoute mutuelle...
Nathalie Natiembé avait fait un peu parler d'elle, il y a déjà cinq ans de celà quand son précédent disque Sanker avait enthousiasmé la critique. Cette femme a tout pour fasciner: une attirance quasi-animale pour la musique qui a conduit cette mère de famille à pénétrer au plus profond du maloya réunionnais ou une engagement artistique intense qui l'a poussé à se prendre des cuites pour mieux comprendre les bleus de l'âme de son île. Comme Danyel Waro, Nathalie Natiembé n'a pas d'équivalent en France, comme lui elle peut avec un tambourin et sa seule voix captiver un auditoire. Sans être créole, sans la comprendre la poésie de ses mots nous transperce. Vincent Segal et Cyril Atef n'ont pas non plus beaucoup d'équivalent sur notre territoire. Ils détruisent avec Bumcello toutes les petites cases musicales, rendent la musique savante accessible et la musique accessible presque savante. Le violoncelle du premier, les percussions animales de l'autre et surtout la recherche de l'essentiel, le plaisir brut, la puissance d'une mélodie qui te poursuit toute la journée, une longue complainte au violoncelle ou un beat destructeur qui rend impossible la station assise, tout celà est leur ordinaire.