Eyal Maoz : Edom (Tzadik)
Paru dans la série Radical Jewish Culture de Tzadik, ce disque est le premier du jeune guitariste israélien Eyal Maoz. On pense parfois à Jon Madof (à qui il emprunte le bassiste Shanir Ezra Blumenkranz) pour ce jazz-rock juif très électrique, mais dans un esprit plus groove, notamment dû à la présence de John Medeski à l'orgue électrique. Le pilier de MMW apporte, à travers des nappes d'orgue tout aussi présentes que le leader, une dimension clairement new-yorkaise, nourrie de hip hop, de funk et de jazz punk. Ce groupe est complété par Ben Perowsky (encore lui) à la batterie. Au final, on a là l'une des plus réjouissantes productions récentes de la série RJC.
Max Nagl Ensemble : Quartier du Faisan (Hat Hut)
Revoilà la saxophoniste autrichien dans un projet qui pourrait faire office de suite à son excellent Ramasuri. Si les neuf musiciens qui l'accompagnent ne sont plus les mêmes, l'esprit reste assez proche. A savoir une sorte de rencontre d'Anthony Braxton et de Broadway, sur fond de danses de salon de la Mitteleuropa. A partir d'un matériau très composite, Max Nagl (qui laisse ses collègues prendre la plupart des solos) organise une fête digne des apocalypses joyeuses de la Belle Epoque, mais qui aurait intégré un siècle d'histoire du jazz. On danse au son de ce big band alpin très cuivré, même dans les passages les plus véhéments. Un esprit proche du Albert Ayler ressuscitant les marching bands néo-orléanais (même si la lettre en est assez éloignée).