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Musique 4 the masses - Page 3

  • Miles Davis - Kind Of Blue

    miles.JPGN’avez-vous jamais rêvé que la perfection soit un jour atteinte et matérialisée sous cette galette de vinyle noire et feutrée ? Il existe des objets touchés par une grâce qui surplombe le divin en ce qu’elle est purement humaine. Nul fruit du hasard ou rejeton d’un diable de superstition. Tout, absolument tout ici est d’une perfection contrôlée dont la force dépasse et brise en mille morceaux tous les schémas pré-établis. Depuis cette pochette où le visage dur et chaud et les paupières d’ébène closes de Miles semblent vibrer d’un souffle continu et infini, en passant par ces longs doigts longilignes dont la grâce voluptueuse voudrait qu’on se prosterne face à la beauté féline et au potentiel plaisir que l’enchevêtrement des pensées de cette tête et la vivacité contrôlée de cette main peuvent procurer à un esprit simple; ce costume bleu modeste et cette cravate tachetée d’or et de rouge explicite, jusqu’à ce titre majestueux et grand qui résume le passage initiatique qui nous attend.

    Miles Davis & John Coltrane

    Dieu est mort et son assassin nous dévisage tranquillement. Son calme froid nous fige le sang et les os, notre vision se brouille et seules quelques nuances de bleu et ce regard perçant restent fixés à notre mémoire. L’homme est long et fin et son arme tortueuse luit d’un froid métallique. Le silence est assourdissant. D’une lourdeur de marbre, l’atmosphère insoutenable fait ployer nos épaules désolées et notre âme honteuse ne souhaite qu’une chose: prendre la fuite. Pourtant, la perversion du désir est plus grande encore que la peur mouillée. Ce n’est pas paralysés, mais subjugués que nous sommes devant l’étendue de ce silence qui finit par être brisé doucement par quelques notes de piano égarées, interrogatives. Le cauchemar de l’attente prend fin et débute alors le rêve.

    La batterie nous susurre que tout ira bien, la basse est souple et le piano céleste. Cependant, l’Assassin est toujours là, tapis dans la lumière. Son regard fixe du rien et il attend son heure et la notre, impatient. Il connait l’issue de tout ça. Lui et son armée entonnent alors les deux notes les plus belles de l’histoire de la musique. Rien ne sera plus pareil après ça.

  • Jenny Scheinman : 12 Songs

    jenny.JPGAprès deux très beaux disques parus chez Tzadik (le premier, The Rabbi's Lover, sur un répertoire klezmer, et le second, Shalagaster, plus jazz avec notamment Myra Melford au piano), la violoniste américaine propose un disque qui pourrait à nouveau coller avec l'esthétique du label de John Zorn. Pas dans son versant free/bruitiste, mais dans son alliage des timbres du cornet, de la clarinette (Doug Wieselman), du violon, de l'accordéon et de la guitare de Bill Frisell. C'est pourtant sur un label californien que ce disque parait. A travers douze histoires instrumentales, entre folklores populaires et écriture jazz, Jenny Scheinman propose un agréable voyage musical, tour à tour festif et onirique.

    Jenny Scheinman : 12 Songs (Cryptogramophone)

     

     

  • Avis sur Max Nagl Ensemble : Quartier du Faisan

    mix.JPGRevoilà la saxophoniste autrichien dans un projet qui pourrait faire office de suite à son excellent Ramasuri. Si les neuf musiciens qui l'accompagnent ne sont plus les mêmes, l'esprit reste assez proche. A savoir une sorte de rencontre d'Anthony Braxton et de Broadway, sur fond de danses de salon de la Mitteleuropa. A partir d'un matériau très composite, Max Nagl (qui laisse ses collègues prendre la plupart des solos) organise une fête digne des apocalypses joyeuses de la Belle Epoque, mais qui aurait intégré un siècle d'histoire du jazz.

    On danse au son de ce big band alpin très cuivré, même dans les passages les plus véhéments. Un esprit proche du Albert Ayler ressuscitant les marching bands néo-orléanais (même si la lettre en est assez éloignée).

     

    Max Nagl Ensemble : Quartier du Faisan (Hat Hut)

  • Perc – The Power & The Glory

    A travers The Power & The Glory, Ali Wells  aka Perc affirme un peu plus son attirance pour la musique industrielle et revisite des thématiques qui lui sont chères. On se souvient alors de son EP paru l’année passée sur Submit en collaboration avec les légendaires Eintürzende Neubauten, clé de compréhension de cette évolution somme toute naturelle et personnelle. Ce n’est pas moins que Nic Cold Void, leader de Factory Floor, qui vient apposer sa voix sur le perturbant « Rotting Sound », intro disloquée de cet édifice puant la ferraille.

    Wicker & Steel ne nous apparaît plus que sous la forme de canevas d’une œuvre plus vaste, débarrassée de toutes contraintes. Le producteur britannique s’affranchit de ses kicks brutaux habituels pour se concentrer sur des mélodies stridentes, déstructurées, fouinant dans les basses fréquences pour flirter avec le drone électronique. Parfois tribales (Galloper), souvent anxiogènes (Horse Gum, Lurch), les partitions de ce second LP agitent les nerfs et remuent l’estomac.

    Un album retors qui ne laisse pas indifférent et se dévoile au fil des écoutes. Comme quoi une pochette hideuse peut cacher un excellent disque.

     

  • La Nouvelle-Orléans retrouve son jazz

    C’est une très bonne nouvelle ; l’énorme collection de partitions, d’archives, d’instruments et de disques de jazz qui était stockée à l’Hôtel de la Monnaie à la Nouvelle Orléans, avant le passage de l’ouragan Katrina, va être entièrement restaurée.

     

    Même si certains documents ont été plutôt malmenés par le passage de l’ouragan Katrina en 2005, le sauvetage de ce qui constitue l’une des plus grandes (si ce n’est la plus grande) collection d’archives liées à l’histoire du jazz – celle de l’Hôtel de la Monnaie à New Orleans - ne semble plus trop poser de problème. Cette accumulation de partitions, de 78t, mais aussi d’instruments rares (comme un cornet ayant appartenu à Louis Amstrong) va - après restauration complète - bientôt retrouver son lieu d’exposition d’origine qui avait été partiellement détruit lors de la catastrophe, mais qui a été reconstruit depuis. Pourtant, selon la direction du Musée, il faudra quand même attendre 2010 pour que la totalité des objets soit à nouveau montrée au public, beaucoup de travail de reconstitution ou de réparation restant à faire.

  • Electro pop : Audio Bullys - Generation

    bully.JPGdeux ans après la sortie de l'excellent Ego War, le jeune duo Audio Bullys est en pleine effervescence ! Ce 1er album fort de quelques singles comme We Don't Care ou The Things était un mélange original et typiquement londonien de house, de garage et de hip-hop permettant au duo d'exploser au-delà de la scène underground. Cette fois, Tom Dinsdale et Simmon Frank se sont cloîtrés en studio pour enregistrer et affiner les compositions de leur nouvel album Generation, ne sortant que pour donner de rares concerts incendiaires.

     lancé par l'irrésistible Shot you down (basé sur un sample de Bang-bang par Nancy Sinatra), cet album plein de promesses confirme le talent indéniable de ce duo pour trouver le refrain infaillible, la rythmique efficace, le gimmick obsédant, le tout sur des textes très personnels, témoignage de leur vie urbaine. En allant plus loin que sur son 1er opus, Audio Bullys perfectionne encore son style et apporte plus de nuance, de finesse avec notamment les très émouvants I’m in love et This Road réalisé avec Suggs du groupe Madness.

  • Biographie de OASIS

    Le groupe, forme en 1993 a Manchester, comprenait a l'origine quatre copains d'ecole : Liam Gallagher (chant), Paul "Bonehead" Arthurs (guitare), Paul McGuigan (basse) et Tony McCaroll (batterie). Le frere de Liam, Noel, qui travaillait alors avec le groupe Inspiral Carpets, en tant que roadie-technicien, accepte de rejoindre la formation a condition d'en prendre le controle absolu… Le groupe s'incline, se rebaptise Oasis et commence a repeter intensivement (les chansons de Noel, bien sur). Apres avoir realise une demo, les cinq lascars coincent Alan McGee, le patron de Creation Records, et l'obligent a ecouter cette derniere. Impressionne, il signe Oasis, qui publie son premier single, « Supersonic » au printemps 1994.

    Les critiques sont bonnes et un mois plus tard, Oasis publie « Definitely Maybe » qui entre directement numero un des charts en Grande-Bretagne.

    Une vraie ‘Oasismania' se declenche alors en Angleterre. Parallelement a ce succes, les freres Gallagher se taillent une belle reputation de ‘bad boys', se battant perpetuellement entre eux et insultant les journalistes.

    Apres un depart-retour eclair de Noel, le groupe se concentre au debut 1995 sur la conquete de l'Amerique, y effectuant une tournee a guichets fermes.

    A leur retour, apres l'enregistrement du nouveau single, « Some Might Say » (numero un d'entree en mai 1995), Tony McCaroll s'en va, remplace par Alan White.

    C'est l'epoque de la soi-disant ‘Brit Pop' et de la guerre debile avec Blur, qu'Oasis gagne a plate couture avec son second album, “(What's the Story) Morning Glory ?”, qui sort en octobre 1995 (numero un en Angleterre), propulse par le single “Wonderwall”. Oasis fait egalement un carton aux Etats-Unis (l'album y sera certifie cinq fois platine !). A l'ete 1996, les deux concerts a Knebworth battent tous les records d'affluence.

    Le troisieme album sera beaucoup plus difficile a enregistrer que les precedents (notamment en raison de bagarres internes incessantes…). « Be Here Now » sort finalement en aout 1997. Le succes est une nouvelle fois colossal, mais les critiques commencent a fuser : Oasis ne fait plus de hits, les morceaux sont trop longs, trop lents, etc. La crise guette. En 1998, le groupe publie une compilation de faces B, « The Masterplan », ce qui ne fait que renforcer les rumeurs (ils se separent, ils sont drogues, ils sont faches, etc.).

    A l'ete 1999, pendant que le groupe enregistre son quatrieme album, « Standing On The Shoulder Of Giants », Bonehead quitte le groupe, bientot suivi par Paul McGuigan. Ils sont remplaces par Andy Bell (ex-guitariste de Ride) et Gem Archer (ex-Heavy Stereo). L'annee 2000 est une sorte de catastrophe perpetuelle, Noel quittant le groupe aux Etats-Unis, remplace pour finir la tournee americaine. Il revient pour les concerts de Wembley, qui donnent lieu au premier live d'Oasis, « Familiar To Millions », publie en novembre 2000.

    Du coup, on ne sait plus trop si le groupe existe reellement, les seuls membres originaux etant les deux freres, dont l'un (Noel) semble plus interesse par une carriere solo que par la survie d'un groupe qui n'en est plus un depuis longtemps.

  • Electro jazz : Galaxy 2 Galaxy - A High Tech Jazz Compilation

    au début des Années 90, Jeff Mills, Mad Mike et Robert Hood fondent Underground Resistance : UR. Unissant leur passion pour la musique électronique (Kraftwerk, Gary Numan...) et pour la musique black (Georges Clinton, Herbie Hancock...), ils inventent ensemble les bases du fameux son de Detroit : man-machine. Mais rapidement, Jeff Mills et Robert Hood s'engagent dans des carrières solos. Seul aux commandes de UR, Mad Mike ajoute à sa musique minimaliste et puissante un discours engagé inspiré du hip-hop radical de groupes comme Public Enemy.

    Galaxy 2 Galaxy est tout d'abord le nom d'un disque de Mad Mike sorti en 1994, puis il devient le nom de la formation live des artistes UR (vous suivez toujours ?). Cette double compilation regroupe tous les grands classiques de UR devenus introuvables aujourd'hui, ainsi que ses productions les plus récentes. Sorte d'anthologie du son techno-soul de D3 et de son militantisme, l'auditeur retrouve donc les hymnes tels que Sometimes I feel like, Amazon ou Jupiter Jazz. Entre accents jazz et techno, la pierre angulaire de la techno des Années 90...