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Musique 4 the masses - Page 6

  • Iggy Pop : No shit

    pop.JPGJe me souviens de l'Avenue B d'Iggy Pop, sorti il y a dix ans, à l'automne 1999, cet automne si étrange. Un disque surprenant pour l'iguane, tout en introspection, en confidences, très acoustique, aux antipodes de ses productions habituelles. Ca en fait son meilleur album depuis The Idiot. Les deux seuls albums d'Iggy Pop qu'on écoute encore, avec Lust for life de temps en temps. Mais les autres... Sur la pochette on y voyait son visage émacié, cabossé par la vie.

    Je me souviens que le disque est caviardé de passages en spoken words assez étonnants, comme No shit, le morceau d'ouverture, où Iggy, sur le ton de la confidence, avec sa voix grâve, nous parle de son âge. L'hiver de ses cinquante ans, l'urgence d'en profiter, avant qu'il ne soit trop tard. Qu'il est devenu plus "bookish" et le terme anglais est tellement plus joli que le livresque français.
    Est-ce qu'on imaginait, il y a dix ans, ce qu'on est maintenant ? La cinquantaine paraissait encore bien loin, on pensait heureusement.

    Je me souviens avoir été impressionné par ce texte et sa volonté de trouver un équilibre entre la joie, et la dignité, sur la fin de sa vie. A tel point qu'on s'est dit que ça devait être une voie à suivre, presque avec une naïveté d'adolescent, puisqu'on venait de décider d'être soi-même, après toutes ces années, il était temps.

    Dix ans plus tard, on ne sait pas vraiment, où on en est, par rapport à la joie et la dignité, mais peut être pas si loin que ça. I didn't want to take any more shit, not from anybody, on s'était dit que ça serait pas mal aussi. On n'avait jamais été doué de ce coté là.

    Dix ans plus tard on en sourit encore d'avoir transformé Iggy Pop en philosophe des temps modernes. Ca n'était pas très sérieux mais ça participait à la notion de joie. Ce n'était déjà pas si mal.

  • album jazz : Matt Penman - The Unquiet

    jazz2.JPGUn autre contrebassiste, néo-zélandais celui-là, à la tête d'un quintet où se cotoient Kurt Rosenwinkel, magnifique guitariste qui a percé auprès d'un plus large public depuis, et Chris Cheek, l'un des saxophonistes les plus en vue de cette génération, ainsi qu'Aaron Goldberg au piano et Jeff Ballard à la batterie.

    Avec ce groupe on est au coeur de l'esthétique "réformiste" mise à l'honneur par le label.

    Une écriture résolument moderne, fruit du jazz (non-free) des 60s.

    https://www.youtube.com/watch?v=99TprZZaRGQ

  • Moby - Shot in the Back of The Head

    moby.JPGJe sais que ce morceau et ce clip ont déjà été pas mal relayé sur certains sites musicaux, mais plus je l’écoute et plus je suis absorbé par l’atmosphère apocalyptique qu’a réussit à creer Moby. Cerise sur le gateau c’est clipé par David Linch, réalisateur de Blue Velvet, Elephant Man, Dune pour ne citer qu’eux.

    Le titre est disponible gratuitement au téléchargement (à l’instar de 1901 pour Phoenix) sur le site de Moby.

    Shot In The Back Of the Head sortira sur le nouvel album de MobyWait for Me” prévu pour fin Juin

  • Miles Davis : In a silent way

    miles.JPGIn a silent way.

    . La guitare claire et transparente comme de l'eau de source de McLauglin. Les touches électriques cristallines ou langoureuses de Corea et Zawinul. La basse ronde de Dave Holland. Le sax soprano entêtant de Wayne Shorter. La batterie de Tony Williams et ses cymbales foisonnantes. Et Miles. Incisif.

    Majestueux dans ses notes soufflées vers l'azur. Et toujours. Au détour des notes. Ces respirations, ces silences essentiels. Les vacances. Juste quelques instants.

    In a silent way.

  • Regina Spektor - Begin to Hope

    regina.JPGRegina Spektor est probablement la chanteuse anti-folk la plus connue de la planète. C’est l’histoire d’une russe qui imigra, avec sa famille lorsqu’elle n’avait pas encore 10 ans, dans le Bronx.

    Elle a sorti quatre albums dont Begin to Hope qui la lancera définitivement sur le devant de la scène en faisant notamment les premières parties de The Strokes.

     

  • chansons de René-Louis Lafforgue et autres

    J'aime les chansons de René-Louis Lafforgue.

    Disparu avant ses quarantes ans, dans un accident de voiture, il n'aura que peu fait profiter le monde de sa gouaille et de sa poésie de la rue. Plus que de l'admiration j'ai de la tendresse pour lui, comme il l'écrit dans "T'es bath, Môme !": Mon coeur fait le beau comme un gros chien quand j'entends sa voix.

     

    Au-delà de cette affection toute irrationnelle, je me suis aussi récemment découvert une vraie curiosité pour ce qu'on pourrait appeler la chanson française à l'ancienne. La voix en avant, la diction un rien théatrale et la grammaire impeccable, un accompagnement qui semble simple mais où souvent, les cordes et les orgues s'entremêlent dans des contrepoints sur mesure. Si je comprends qu'il est illusoire de souhaiter son retour sur le devant de la scène et encore plus de prôner sa supériorité (supposée) sur la production d'aujourd'hui, j'aime me replonger dans cet univers. Quelques périgrinations en vide-grenier m'ont permis de dénicher ces vinyles, d'artistes relativement méconnus qui méritent au moins un petit hommage. En délaissant volontairement les plus grands noms, je vous propose donc une petite sélection, en espérant avoir répondu de manière adéquate à mon admiratrice-mystère. Gribouille - Dieu Julie Brr, cette froide description d'une vieille fille me fascine autant qu'elle me dérange un peu. Donc j'aime encore plus. podcast Christian Arabian - Une chanson d'amour (n'oublions pas les thèmes connus ^^) podcast Jacques Marchais - Chanson pour la nommer podcast Jacques Debronckart - J'suis heureux Superbes arrangements, interrogation plus que jamais d'actualité et témoignage de l'époque (ah les deux chaînes sur sa télé ^^), la trilogie gagnante ! podcast Christine Oriol - La mer regarde ailleurs podcast
  • Doit-on acheter des mauvais disques pour la bonne cause ?

    Un tremblement de terre sur Haiti le 12, trente chanteurs, chanteuses et un Michel Drucker tout en compassion en T-shirt siglé le 15, et le disque qui sort dans la foulée ! Ce ne tient plus de la réaction mais plutôt du réflexe, le monde va mal, on peut pas faire grand chose, mais au moins on va chanter pour la bonne cause à en faire péter les murs du studio.

     

    L'exercice n'est d'ailleurs pas vraiment une chanson, c'est plus un hymne, un lavage de cerveau tout en sucre, la Marseillaise et l'Internationale réunies pour la charité. La musique: y'en a pas, les chanteurs: miséricorde de supermarché et rimes en toc (Grand Corps Malade en pleine forme), emballé c'est pesé courez tous acheter le single qui va sauver Haïti. Dans les années 80, Renaud et ses amis chantaient que l'Ethiopie mourrait peu à peu en beuglant "C'est beaucoup et c'est bien peu, c'est bien peuuuuuuuuu". Et bien non, pour qui aime un tout petit peu la musique, ce n'est pas beaucoup de sortir un disque comme ça, c'est juste indigne. Comment s'étonner du peu de considération de la population pour l'art musical quand ceux qui sont sensés le défendre sont prêts à mettre sur le marché de telles médiocrités serait-ce pour la bonne cause ? Haïti se désolait avant le seisme, dans six mois tout le monde aura oublié ce qui s'est passé, si ce pays a besoin d'aide ce n'est pas ponctuellement.

    Mais la musique est maintenant un produit. Horriblement commun, bradé, banal. Seulement pour moi, la musique est plus qu'un prétexte qui permet à la fois de se donner bonne conscience et de montrer sa tronche (salut Ophélie, tu vas bien ? Ca faisait un bail !), quitte à faire une action symbolique, la prochaine fois, ne la mêlez pas à ça, ou alors, faites le bien.

  • Album jazz : Chris Lightcap Quartet - Big Mouth

    jazz3.JPGUn des disques les plus free parus sur le label. Il faut dire que la section rythmique composée du contrebassiste Chris Lightcap et du batteur Gerald Cleaver est habituée de la scène post-free qui gravite autour du Vision Festival et du label Thirsty Ear (ils complétaient par exemple le trio du pianiste Craig Taborn sur son beau Light Made Lighter chez Thirsty Ear en 2001).

    Le quartet met aussi à l'honneur deux saxophonistes ténor qui avancent constamment sur la crête entre free et mainstream : Bill McHenry et surtout Tony Malaby.