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Disparu avant ses quarantes ans, dans un accident de voiture, il n'aura que peu fait profiter le monde de sa gouaille et de sa poésie de la rue. Plus que de l'admiration j'ai de la tendresse pour lui, comme il l'écrit dans "T'es bath, Môme !": Mon coeur fait le beau comme un gros chien quand j'entends sa voix.
Au-delà de cette affection toute irrationnelle, je me suis aussi récemment découvert une vraie curiosité pour ce qu'on pourrait appeler la chanson française à l'ancienne. La voix en avant, la diction un rien théatrale et la grammaire impeccable, un accompagnement qui semble simple mais où souvent, les cordes et les orgues s'entremêlent dans des contrepoints sur mesure. Si je comprends qu'il est illusoire de souhaiter son retour sur le devant de la scène et encore plus de prôner sa supériorité (supposée) sur la production d'aujourd'hui, j'aime me replonger dans cet univers. Quelques périgrinations en vide-grenier m'ont permis de dénicher ces vinyles, d'artistes relativement méconnus qui méritent au moins un petit hommage. En délaissant volontairement les plus grands noms, je vous propose donc une petite sélection, en espérant avoir répondu de manière adéquate à mon admiratrice-mystère. Gribouille - Dieu Julie Brr, cette froide description d'une vieille fille me fascine autant qu'elle me dérange un peu. Donc j'aime encore plus. podcast Christian Arabian - Une chanson d'amour (n'oublions pas les thèmes connus ^^) podcast Jacques Marchais - Chanson pour la nommer podcast Jacques Debronckart - J'suis heureux Superbes arrangements, interrogation plus que jamais d'actualité et témoignage de l'époque (ah les deux chaînes sur sa télé ^^), la trilogie gagnante ! podcast Christine Oriol - La mer regarde ailleurs podcast
Un tremblement de terre sur Haiti le 12, trente chanteurs, chanteuses et un Michel Drucker tout en compassion en T-shirt siglé le 15, et le disque qui sort dans la foulée ! Ce ne tient plus de la réaction mais plutôt du réflexe, le monde va mal, on peut pas faire grand chose, mais au moins on va chanter pour la bonne cause à en faire péter les murs du studio.
L'exercice n'est d'ailleurs pas vraiment une chanson, c'est plus un hymne, un lavage de cerveau tout en sucre, la Marseillaise et l'Internationale réunies pour la charité. La musique: y'en a pas, les chanteurs: miséricorde de supermarché et rimes en toc (Grand Corps Malade en pleine forme), emballé c'est pesé courez tous acheter le single qui va sauver Haïti. Dans les années 80, Renaud et ses amis chantaient que l'Ethiopie mourrait peu à peu en beuglant "C'est beaucoup et c'est bien peu, c'est bien peuuuuuuuuu". Et bien non, pour qui aime un tout petit peu la musique, ce n'est pas beaucoup de sortir un disque comme ça, c'est juste indigne. Comment s'étonner du peu de considération de la population pour l'art musical quand ceux qui sont sensés le défendre sont prêts à mettre sur le marché de telles médiocrités serait-ce pour la bonne cause ? Haïti se désolait avant le seisme, dans six mois tout le monde aura oublié ce qui s'est passé, si ce pays a besoin d'aide ce n'est pas ponctuellement.
Mais la musique est maintenant un produit. Horriblement commun, bradé, banal. Seulement pour moi, la musique est plus qu'un prétexte qui permet à la fois de se donner bonne conscience et de montrer sa tronche (salut Ophélie, tu vas bien ? Ca faisait un bail !), quitte à faire une action symbolique, la prochaine fois, ne la mêlez pas à ça, ou alors, faites le bien.
Un des disques les plus free parus sur le label. Il faut dire que la section rythmique composée du contrebassiste Chris Lightcap et du batteur Gerald Cleaver est habituée de la scène post-free qui gravite autour du Vision Festival et du label Thirsty Ear (ils complétaient par exemple le trio du pianiste Craig Taborn sur son beau Light Made Lighter chez Thirsty Ear en 2001).
Le quartet met aussi à l'honneur deux saxophonistes ténor qui avancent constamment sur la crête entre free et mainstream : Bill McHenry et surtout Tony Malaby.
La rencontre de ces trois musiciens est aussi exceptionnelle que prévu.
Le côté animal du batteur réveille la lionne rock, presque punk qui sommeille dans les entrailles de Nathalie Natiembé, alors que le violoncelle de Vincent Segal sublime sa sensibilité, sa voix faite de puissance et de soleil.
Un pur moment de plaisir et d'écoute mutuelle...
Nathalie Natiembé avait fait un peu parler d'elle, il y a déjà cinq ans de celà quand son précédent disque Sanker avait enthousiasmé la critique. Cette femme a tout pour fasciner: une attirance quasi-animale pour la musique qui a conduit cette mère de famille à pénétrer au plus profond du maloya réunionnais ou une engagement artistique intense qui l'a poussé à se prendre des cuites pour mieux comprendre les bleus de l'âme de son île. Comme Danyel Waro, Nathalie Natiembé n'a pas d'équivalent en France, comme lui elle peut avec un tambourin et sa seule voix captiver un auditoire. Sans être créole, sans la comprendre la poésie de ses mots nous transperce. Vincent Segal et Cyril Atef n'ont pas non plus beaucoup d'équivalent sur notre territoire. Ils détruisent avec Bumcello toutes les petites cases musicales, rendent la musique savante accessible et la musique accessible presque savante. Le violoncelle du premier, les percussions animales de l'autre et surtout la recherche de l'essentiel, le plaisir brut, la puissance d'une mélodie qui te poursuit toute la journée, une longue complainte au violoncelle ou un beat destructeur qui rend impossible la station assise, tout celà est leur ordinaire.
Un titre d'album qui peut paraître prétentieux, mais qui souligne surtout avec malice son homonymie avec le contrebassiste de Chick Corea. Ce n'est en effet pas ici du plus connus des Avishai Cohen dont il est question, mais d'un jeune trompettiste israélien qui mérite vraiment le coup d'oreille.
Dans une formule en trio, avec John Sullivan à la contrebasse et Jeff Ballard à la batterie, qui est assez casse-cou pour un trompettiste, Avishai Cohen propose en effet un album résolument moderne au son de trompette entêtant.
Pour ne rien gâcher, le petit texte de présentation de la pochette est signé David Liebman.
J'ai pris une grosse proportion de morceau dont l'original est très connu ou alors, c'est parfois la reprise qui peut être plus connue que l'original... ^^... Quelques trucs un peu plus fouillés pour les adeptes de la recherche. En revanche, ceux qui me sortent le nom de certains interprètes auront droit à une consommation gratuite si jamais je les croise un jour. En espérant que ça vous amuse un minimum, bonne journée !
Le dernier justicier en 16/9e est donc Damien Saez, déjà connu depuis 10 ans pour être désabusé et chanter le malaise d'une classe d'âge (l'adolescence).
On a donc eu droit à 10 minutes de Damien Saez en colère
Donc Damien Saez vient de sortir un triple (!!!!) album, l'industrie du disque pense qu'elle se relancera en coupant le courant aux méchants pirates. Mais tout ça, nous sommes nombreux à nous en foutre, la musique existait avant Universal, et elle existera après, les vrais aventuriers du son ne font pas de bruit, restent décidés à trouver leur bonheur, et savent faire des efforts pour celà.